La recherche fait partie intégrante de mon passé, et de mon présent. Lorsque je propose une approche prétendant apporter des bénéfices aux personnes, j’ai le souhait de ne pas m’en tenir aux « prétentions », mais de m’assurer que c’est bien le cas, afin de ne pas « glisser » dans quelque chose qui serait juste basé sur des croyances.
Dans ce cadre, je propose aux participants à mes programmes (MBSR et « Cheval et Pleine Conscience ») de compléter des questionnaires me permettant déjà de vérifier, pour moi, si le travail que je propose correspond à ce qu’il vise: entraîner les capacités de pleine conscience. C’est en quelque sorte un feedback structuré que je reçois de la part des participants.
Par ailleurs, ces questionnaires permettent également de poursuivre l’exploration des effets sur différentes données concernant le bien-être. Et par là, je m’inscris dans cette démarche développée par les psychologues depuis une dizaine d’années: ceux-ci s’intéressent à cette pratique et, pour pouvoir la proposer à des personnes comme aide face à de nombreuses souffrances, ont besoin de s’assurer de ce en quoi cela peut aider, quels processus psychologiques sont en jeu, qui peut particulièrement en bénéficier et à qui il est préférable de déconseiller cette approche étant donné certaines caractéristiques cliniques.
Je suis tellement enthousiaste et reconnaissante au monde scientifique de s’être penché sur cette pratique (alors qu’elle reste encore considérée par tant de personnes comme quelque chose de purement « ésotérique »). C’est grâce à cette « validation » progressive qu’aujourd’hui, ce programme se développe dans des centres médicaux et hospitaliers pour faire partie intégrante des moyens mis à disposition des soignants. Et je reste émerveillée de cette cohabitation entre la rigueur du programme MBSR d’une part, et la pratique de la pleine conscience et son aspect profondément humain d’autre part. Même si l’on enseigne une « technique », ça n’en reste pas moins un art (cf. « L’art de la méditation » de Matthieu Ricard). Un art… au même titre que l’art culinaire, l’art musical, l’art équestre… subtil mélange de technique, de poésie, d’humanité et d’amour.
Enfin, concernant la forme que cette « validation » prend, bien sûr il est nécessaire de viser des indicateurs particuliers car on ne peut englober la richesse et la complexité du vécu, d’où la multiplicité des recherches, tant en psychologie qu’en neurosciences (notamment avec Matthieu Ricard). En outre, pour des questions statistiques, nous avons besoin d’un grand nombre de participants afin de pouvoir identifier des « tendances ». On ne peut réduire l’effet d’une approche aux conséquences sur une personne en particulier. Nous ne pointons donc pas le projecteur sur une personne ou une autre, mais calculons des tendances sur l’ensemble des questionnaires.
Je remercie dès lors chaque personne ayant contribué, au sein des cycles suivis avec moi, à promouvoir une pratique et un programme qui pourront encore bénéficier à de nombreux autres participants.